En plus de mon projet de thèse, j’assiste Sébastien pour son projet de Master. Le but du projet est d’étudier la relation entre température, fréquence cardiaque et taille de groupe. Nous travaillons sur la même espèce étudiée pour mon projet de thèse : Molossus molossus. Nous utilisons des émetteurs radio collés avec de la colle spéciale sur le dos des chauves-souris. Ces émetteurs sont constitués d’un capteur (température ou fréquence cardiaque), d’une batterie et d’une antenne qui émet un signal radio à fréquence unique pour chaque émetteur (e.g. 151.357 Mhz). Le nombre de signaux émis par unité de temps est proportionel à la température ou la fréquence cardiaque. Ces informations sont enregistrés à l’aide d’un récepteur radio couplé à un enregistreur et une antenne radio. Les résultats de température et de fréquence cardiaque sont obtenus a posteriori par analyse informatique. Les individus sont également équippés d’un « transpondeur thermomètre », inséré sous la peau des individus. La température est enregistrée à 0.1°C près lorsqu’on approche le lecteur de transpondeurs à une dizaine de centimètres de l’animal.
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De retour au Panama, pour une cinquième saison de terrain pour mon doctorat. J’ai trois objectifs bien précis pour cette session : (i) la collecte de données de survie, (ii) la collecte d’échantillons d’ADN et (iii) la manipulation de taille de groupe. C’est la troisième saison consécutive où je capture un réseau d’une dizaine de gîtes où je peux déterminer la taille de groupe.
Lors des captures, les animaux sont marqués individuellement à l’aide de transpondeurs. A l’aide d’analyses statistiques appropriées, je vais pouvoir estimer le taux de survie à partir des taux de recapture et des probabilités de détection. Mon espèce chassant en groupe, la taille de groupe a probablement un effet sur la survie des individus et c’est ce que nous cherchons à déterminer à travers ces analyses. En parallèle, je collecte des biopsies d’ailes (« wingpunch »). Ces échantillons d’ADN vont être génotypés pour obtenir les microsatellites. Ces derniers vont me servir à étudier les relations de parenté des individus au sein des groupes. Je suis particulièrement intéressé par le succès de reproduction des mâles en fonction de la taille de groupe. Je suppose qu’il est plus difficile pour le mâle dominant d’assurer la paternité dans un groupe comportant plus de femelles. Et l’objectif principal de cette mission est d’étudier l’efficacité de chasse (gain de poids par rapport au temps passé en chasse) en fonction de la taille de groupe. Plusieurs de mes colonies sont équipées de systèmes automatiques avec lecteur automatique de transpondeur et balance intégrée. Pour voir l’effet de la taille de groupe, je compare l’efficacité de chasse du groupe de taille normale et de taille modifiée. Pour modifier la taille de groupe, je capture des individus du groupe que je garde quelques jours en captivité. Les individus captifs sont nourris tous les soirs de vers de farine et relâchés très rapidement. J’ai déjà manipulé trois groupes, un quatrième est en cours et un cinquième est à venir dans les prochains jours. Pour le moment, j’ai collecté beaucoup de données que je suis en train d’analyser. |
AuteurNotes sur la vie d'un thésard à l'étranger, pour la famille, les amis et tous les curieux :) ! Archives
June 2015
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